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NZ : 3ème mi-temps
Alors … l’île du Nord … et bien ce sont beaucoup de kilomètres entre les principaux sites, mais attention, des kilomètres de qualité : la nature est vraiment belle en NZ. Au nord comme au sud, on retrouve ces étendues immenses sans une âme vivant à l’horizon … et puis tout d’un coup, perdus au milieu de nulle part, un troupeau, une ferme, un hameau dans une nature toujours aussi saine et paisible.
Nous passons l’essentiel de notre temps à contempler, photographier, et piétiner les volcans qui caractérisent cette région. Le premier au sud ouest (Mt Taranaki), est un cône presque parfait de 2518 m d’altitude, situé en bordure d’océan, exactement au centre d’une avancée dans la mer. Nous passons la nuit sur son flanc Sud, sur le parking du départ des ballades, sans que personne ne vienne nous embêter … ah, ça déjà, c’est une belle différence avec l’île du sud où les propriétaires des campings font la loi pour attirer les pauvres touristes dans leur filets …
Cascades, forêts de fougères, petits oiseaux, chemins entretenus, balisage parfait, vues imprenables … tout y est, et c’est en cela que la NZ est impressionnante : rien n’est laissé au hasard, tout est nickel ! Les enfants ajouteraient qu’on trouve même plein de bâtons au bord des chemins pour fabriquer des épées ou des cannes ou des baguettes magiques (sans lesquels ils avanceraient moins vite, bien sûr !!).
Nous dormons ensuite dans la propriété d’un éleveur de veaux que nous trouvons par hasard en cherchant notre chemin … du coup, nous sommes seuls à profiter d’une petite cuisine très chaleureuse, de son poste de radio branché sur les vieux tubes de rock des années 80 dont-ils raffolent ici (mon dieu, qu’ils ont raison, c’est trop bon !!), et de son tiroir rempli de puzzles et de voitures que l‘on aurait bien emporté !! Bref, un vrai coup de fouet pour notre moral mis à mal, ces derniers jours, par le mauvais temps. 24 heures de pluie plus tard, nous grimpons sur le versant Nord du volcan avant de prendre la « route oubliée » n°43 et ses 150 km de virages, de côtes infernales, et de portions non goudronnées, qui nous amène aux cousins de Taranaki : les volcans du centre de l’île. Du sommet, on apercevait leur silhouette, tout comme la route qui les sépare … mais on aurait jamais dit qu’elle tournicotait autant. En fait, elle se fraye un chemin au milieu d’un champ immense de collines verdoyantes aux crêtes piquetées de clôtures et aux flancs tondus raz par le bétail. Les vallons s’étendent à perte de vue entre les cratères, comme si une très grosse « Vienetta » recouvrait les jambes de ces géants fumants !
A peine arrivés, la pluie nous accueille, et met notre patience à rude épreuve … mais, déterminés (non, non, pas têtus, déterminés !!) à découvrir de près ces volcans ainsi que la célèbre balade qui serpente au milieu d’eux, décrite comme l’une des plus belles dans les guides …………….. nous attendons sagement le soleil annoncé pour dans 3 jours !!!!
D’un commun accord, nous dormons dans un petit camping pour plus de confort (Guillaume préfère le camping sauvage gratuit) et enchainons devoirs, courses, petit bricolage (le camion fuit toujours un peu), jeux de cartes et courtes sorties humides …
Des seaux d’eau plus tard, après une nuit mouvementée au pied du volcan Ruapehu (2800m) … nous sommes prêts pour la grande randonnée. Il est 8h, la nuit a été fraiche (il a gelé) et interrompue par la sirène des pompiers, dont je ne soupçonnais pas la présence dans un endroit pareil, qui s’est mise à sonner (presque dans le camion) : 8 coups à 4h45 du matin ………. au pied d’un volcan toujours actif ……………. il y a de quoi faire un malaise, non ?? Et bien notre Guillaume n’a même pas relevé une paupière, pendant que moi je préparais déjà notre fuite, guettant la moindre activité suspecte à l‘extérieur et essayant de décrypter ce que pouvaient bien se dire les personnes rassemblées devant la cuisine !!!!!! Trêve de suspens : j’apprend le lendemain que c’était un feu ! Gggrrr !!
Pour finir, notre super rando tombe à l’eau : un vent glacial balaye la région, et le centre d’information touristique nous met en garde sur le risque élevé d’hypothermie . Malgré notre équipement, après 2 kilomètres sur les 19 possibles, Martin se transforme à vue d’œil en glaçon sur les épaules de son papa, car la tempête l’empêche de marcher tout seul. Je ramène les enfants au chaud pendant que Guillaume, curieux, continue sur 2 km … réchauffés, nous nous consolons avec une petite marche abritée offrant de superbes vues sur les sommets ….. enneigés … belle surprise, cette neige, et quelle classe, sur les photos !!!!!!
Sur l’île du Nord, les Maoris sont beaucoup plus nombreux. Notre première halte en ville nous le confirme bien. Ils sont très bronzés, très costaud, et très tatoués … des Maoris, quoi !! Ils sont parfaitement intégrés à la civilisation de leurs envahisseurs, même si quelques villages typiques subsistent dans le seul but de divertir la foule de touristes descendus de leur bus pour de belles grimaces et des yeux tout ronds lors d’un « Haka », suivi d’un « hangi » (repas Maori cuisiné grâce à des pierres volcaniques brûlantes placées dans un four enterré) … et enfin, une chasse au ver luisant passionnante !!!!!! On peut voir aussi des Pa, sorte de maison Maorie commune… et les statues de bois qui vont avec… toutes plus effrayantes les unes que les autres.
La région de Rotorua nous a bien plu aussi, bien que pour voir l’attraction majeure il faille débourser 70 $. Mais les guides décrivent l’activité volcanique de cette région comme incontournable … on a donc payé, pour une fois, pour intégrer le troupeau de moutons et suivre la marche vers le geyser Lady qui se réveille une fois par jour à 10h15 ??!! Je me suis torturée les méninges pour comprendre comment c’est possible ??!! Je lance des paris …. vous avez trouvé ?? !! ……….. La solution est à présent en face de nous : un animateur jette un bloc de savon dans le cône du geyser …. Tous les jours à 10h15 !! AhAhAh !! La pression souterraine augmente alors, et en cinq minutes, une colonne d’eau s’élève à quelques mètres au dessus de nos têtes ……….. Pour la plus grande joie des dizaines d’appareils photos braqués sur elle depuis une demi heure !! C’était sympa quand même, ça a bien occupé les enfants. Le reste de la visite de ce site est vraiment une réussite (voir photos). Il faut dire que le temps est superbe, ce qui donne aux couleurs, déjà étonnantes, une dimension parfois surnaturelle : sur 3 km de ballade très bien pensée, on passe du jaune fluo des cristaux de soufre, à l’orange, en passant par un dégradé de bleus, de verts et de blancs … du marron pour la boue en ébullition, et du noir pour les remontées de pétrole bouillonnant … tout n’est qu’ébullition autour de nous, ce qui forme des vapeurs qui s’échappent de tous côtés, créant parfois comme un gros nuage que Martin n’ose pas traverser seul ! Emma, elle, n’apprécie pas trop les odeurs de soufre, « ça pu trop » !! En tous cas, sur les photos, ça ne sent rien, vous êtes tranquilles.
Avec le mois de Mars qui s‘installe, l’automne nous rattrape enfin. En effet, depuis juin 2010 nous étions en « été longue-durée », nous n’avions pas vu de feuilles jaunes tomber des arbres … ça fait tout drôle … c’est beau !! Mars est aussi le mois du « milieu » de notre voyage en terme de kilomètres et aussi de jours (si l‘on considère que nous rentrons fin juillet comme prévu) ! Bref, sur tous les points de vue, on ne se sépare plus, on se rejoint !! Il y a des veinards qui vont le faire plus vite que prévu, ce sont mes parents qui atterrirons normalement au Chili le 17 mars, comme nous ……. Pour presque 3 semaines … trop chouette, nous comptons les jours, c’est trop bien !!
Et puis après un séisme, des volcans, une alerte au cyclone … voilà une alerte au tsunami après le terrible séisme qui a frappé le Japon vendredi … pour une fois, on était super bien installés pour la nuit sur la plage, un temps et une vue splendide … pas une angoisse quant à la légalité de notre emplacement, car 4 vans sont garés à côté de nous, bref une soirée parfaite, quand : toc toc toc … oh non, ça y est, encore quelqu’un qui vient nous demander de partir !!!! Ben non !! Alerte Tsunami, il faut fuir !! Non mais je rêve ! Allez, on range tout, on ressort le siège auto, on ferme bien tous les placards et les tiroirs (histoire que les enfants ne se prennent pas les briques de lait sur la tête), et on roule jusqu’à la colline la plus proche pour passer une super bonne nuit, hum hum … si la vague fait plus de 50 mètre de haut, on est mal … bon, ça devrait aller !!
Martin est un véritable artiste, rêveur et détendu. Il dessine sur tout ce qu’il trouve : le sable sur la plage, la buée sur les vitres du camion le matin au réveil, les cahiers entiers achetés à cet effet (parfois, il oublie un peu de mettre du papier entre la table et le crayon …) … en 6 mois de voyage il a jeté (pendant des heures et des heures) des milliers de cailloux dans tous les lacs et les rivières que nous avons croisé … même dans le lac Taupo qui lui a joué un petit tour … hihihi … au bout d’une minute de « jeté de pierres », il nous appelle en nous montrant du doigt le lac …. les projectiles flottent tous à la surface, la plage est recouverte de cailloux spongieux très légers !!! Quel farce !! Du coup, on en garde 2 en souvenir !
Emma fait des progrès dans les aires de jeux où nous nous arrêtons : suspendue dans le vide par les bras, elle passe de barreaux en barreaux toute seule, fait de la tyrolienne, et le cochon pendu avec sa belle jupe rose ……….. sans culotte dessous ! (on a fini par s’en apercevoir au bout de 5 minutes …Oh lala, on est encore passés pour des sacrés parents !!)
Emma a aussi perdu la dent qui bougeait, mais faute de souris, c’est un opossum qui lui a apporté un petit billet. Les opossums ressemblent à de gros furets. Ils sont en net surnombre et créent des dégâts considérables dans tout le pays en grignotant les arbres jusqu’à les faire mourir et en s’attaquant aux animaux plus petits qu’eux jusqu’à les exterminer ! Bref, l’opossum est l’ennemi public N°1 que les Néozélandais essayent d’éradiquer ……….. juste devant les camping-car dont-ils sont overdosés !! Heureusement, ils ne nous empoisonnent pas encore, contrairement à ces bestioles dont-ils rapportent ensuite la peau contre quelques dollars. (je rassure les pro « Bardot », le poison ne les fait pas souffrir, il provoque rapidement un arrêt cardiaque). Ecraser un opossum avec sa voiture est même un acte civique en NZ !!! (en 6000 km, je n’en ai écrasé qu’un !) Pour notre part, les Néo-Z se contentent de nous intimider et de nous réveiller à 7h30 pour nous virer…ouf, finalement, on a de la chance comparés aux opossums.
La fin de notre séjour en NZ est idyllique : le soleil est bien installé, les températures nous permettent de nous baigner à nouveau dans les rouleaux du Pacifique … quel bonheur … pas un chat sur les plages … juste des kilomètres de sable, du bois mort (tellement, parfois, qu’on ne peut pas faire un pas), ou de magnifiques coquillages, étalés à perte de vue en un épais tapis. Un dernier petit apéro au bord de l’eau … avant de dire adieu à notre compagnon de voyage … merci à l’agence familiale « Kiwi Autohomes » pour leur sérieux et leur professionnalisme.
Nous quittons donc, avec un sacré pincement au cœur, la Nouvelle Zélande et tout ce qui va avec : ses innombrables camping-car, pick-up et autres 4*4, son Sauvignon blanc, son Colby (fromage que nous avons dévoré sous toutes ses formes pendant 1 mois !), ses obèses, ses Woolworth et autres Countdown (nos supermarchés préférés) et leurs interminables rayons de pain de mie, de sodas et de bières en tous genres, ses supermarchés rien que d’alcool ou « Liquorland » (2 fois plus nombreux que les alimentaires), ses plans de ville à quadrillages, sa poste (très efficace, ici !!!!!…) … mais aussi sa tranquillité, sa luminosité, ses aires de jeux, ses verts pâturages de moutons, de vaches et de biches, ses arbres penchés, ses virages (et pour chacun, l’indication de la vitesse à laquelle les aborder), ses panneaux « No camping, no overnight parking » et « lookout » = point de vue ……. Et on en oublie !!
On laisse la place à la coupe du monde de rugby … ils nous attendent de pied ferme … que le meilleur gagne !!
Jeudi, direction Santiago puis Puerto Natalès (pour ceux qui n’ont pas la carte, c’est en Patagonie du Sud … là où il fait très froid !!) … changement un peu angoissant de langue (espagnol), de culture, de continent … on raccroche notre position confortable de conducteur abrité et on remet nos sac sur le dos … dur, dur !!
Un habituel (mais très sincère) « MERCI » pour tous les encouragements et pour votre présence à nos côté (toujours très appréciée).
Et une pensée émue pour le Japon …
Bamos (vamos pour les connaisseurs), muchas gracias y hasta luego !!!
Martin, Emma, Guillaume et Aurélie.
P.S. : des gros bisous à Manon de St Affrique qui a fêté ses 5 ans !! et à ma petite nièce Margot (que j’ai vraiment hâte d’embrasser) pour ses 5 mois.
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